Amour et Manipulation

Publié le par Ketrichen

Amour et Manipulation

Bonjour à tous. J’espère que vous vous portez bien. J’ai bien pensé à vous depuis ce mois de février où j’ai écrit mon dernier article. Je ne vous abandonne pas, non et je vous remercie de continuer à visiter mon blog, cela me réchauffe le cœur d’avoir des nouveaux « j’aime » alors que mon blog se désertifie depuis de longs mois. Mais quand une tempête est en cours (Je suis branchée climat moi aujourd’hui…), on doit gérer l’urgence et écrire devient un luxe que je n’avais pas ces derniers mois.

Je profite de cette accalmie (qui va durer, je l’espère) pour vous offrir quelques mots et un peu de réconfort (je le souhaite en tous cas).

Alors on va parler de choses qui fâchent mais que l’on se doit de regarder en face : ce qui fait battre notre petit cœur = l’amour et ce qui le détruit = la manipulation. Il est peut-être temps d’aborder le sujet de la manipulation mais il faut dire que beaucoup de livres ont été rédigés sur ce sujet par des spécialistes (et je vous recommande de vous plonger dedans) par conséquent je ne me sens pas plus légitime que cela pour en parler à mon tour. Je vais donc vous livrer mes impressions, mon sentiment et peut-être quelques clefs personnelles que j’ai découvertes avec l’expérience pour éviter de vous faire broyer.
Commençons par le début. Si vous êtes un petit bisounours comme moi, vous devez impérativement faire le deuil de l’adage : « Si quelqu’un parait gentil, il est gentil. » Ou « Si quelqu’un est intelligent, il sera forcément cohérent et bienveillant. Il œuvrera pour le bien de ce monde, dans un esprit de justice et d’équité. » (Amen.) C’est FAUX, FAUX, FAUX. C’est pourquoi vous devez vous méfiez des Tout Le Monde mais aussi des Tous Seuls (qui sont les pires manipulateurs que j’ai pu rencontrer et qui, à cause de leur intelligence, se révèlent extrêmement dangereux).
Commençons par les caractéristiques de base du manipulateur. C’est une personne (homme ou femme, joli ou laid, inquiétant ou attirant, il n’y pas de règle !) qui est totalement, profondément et définitivement égoïste. Il ne ressent aucune culpabilité et il ne s’excusera jamais. (Il peut s’excuser si cela sert sa cause mais il ne s’excusera pas avec son cœur et son âme de vous avoir blessé parce qu’il s’en fout totalement.) Vous pouvez bien crever de douleur devant lui, tant que vous ne lui faîtes pas mal directement (en lui mordant le pied ou en tachant sa chemise avec vos larmes - s’il est très pointilleux sur son apparence -) il s’en fichera éperdument ! Il se moque de ce que vous ressentez, vous, en tant que personne, parce qu’il n’a absolument aucune empathie. Il ne comprend pas ce qui peut vous faire si mal, puisque lui, ne ressent rien. (Pour creuser toutes ces questions, encore une fois : lisez des livres sur le sujet, mon approche est tout sauf exhaustive !)
Donc quand vous rencontrez quelqu’un qui dans la conversation vous dit qu’il s’en fiche totalement que machin ou truc soit triste pour x ou y raison, CROYEZ-LE. C’est un manipulateur honnête (ils sont rares). Il assume ce qu’il est et il vous décrira très naturellement la façon dont il se sert des gens pour son propre plaisir. Si c’est un TSE, il saura le justifier de façon très logique et au premier abord, vous aurez de l’empathie pour lui. Vous pourrez même vous dire « Oh, le pauvre, il a dû lui arriver des choses terribles pour qu’il soit aussi froid et dur. Derrière cette apparence de pierre, il a un cœur tout mou et tendre qui ne chercher qu’à s’exprimer. » NON, NON, NON mille fois NON. Quelqu’un qui assume totalement son indifférence profonde envers tout autre membre du genre humain n’a pas de cœur tout mou caché. Il est ce qu’il dit qu’il est. Croyez-le et dîtes-vous que vous avez de la chance de tomber sur un manipulateur honnête. Il vous a dévoilé son jeu, maintenant : TENEZ VOUS TRES ELOIGNE. (Et éventuellement, observez, vous apprendrez des choses.) Ne pensez pas pouvoir le changer. Vous allez vous casser les dents sur un mur et lui, il va bien rigoler. Voilà pour les manipulateurs honnêtes. J’en profite pour les remercier d’assumer ce qu’ils sont. Ce sont les moins dangereux car on peut les repérer facilement. (Gare à ceux qui ne les prennent pas au premier degré, vous allez vous faire déchiqueter…) Maintenant les autres, les plus courants, ceux qui s’ignorent, ceux qui sont uniquement mus par leur inconscient. Les manipulateurs du commun….
Alors eux ne vous diront pas qu’ils n’ont aucune empathie, certains même, ressentent des émotions. Jamais ils ne vous expliqueront (sourire aux lèvres) comment ils ont manipulé truc et machin dans le but de  « … ». (Ca, ce sont les manipulateurs honnêtes qui le feront !)
Non, non ! Eux, ils sont mystérieux. Quelques fois, ils semblent tout doux et même fragiles. On a envie de les protéger, de les entourer de notre amour. Ils savent nous bercer de leurs belles paroles et ils sont touchants. Oui, voilà, je dirais qu’ils attirent naturellement notre innocente compassion.
Je vous donne un exemple.
Vous travaillez dans une petite entreprise depuis quelques mois. Une jeune femme TLM est particulièrement charmante. Elle est drôle, vive, elle parle avec aisance et franchise de ses fragilités. Elle a besoin de protection, c’est une évidence et vous les lui offrez tout naturellement. Vous êtes plus âgée, comme une grande sœur et vous êtes TSE, donc c’est facile pour vous d’être attentive à ce qui se passe. Vous découvrez au fil du temps que cette jeune femme, qui est la coqueluche de votre société…. ment. Oui, elle ment. Elle se contredit sur ce qu’elle a fait ou n’a pas fait. Elle s’arrange pour être toujours au centre de l’attention. Elle dévoile des scoops sur les patrons (parce qu’elle a eu accès à un dossier secret, patati patata). Vous découvrez que c’est faux. (Elle a tout inventé). Vous commencez à vous méfier jusqu’à ce qu’elle aille un peu loin dans ses mensonges et vous avoue tout de go (elle a confiance, elle se lâche - Savourez et félicitez-vous de vos années d’expérience -) elle vous avoue donc, à vous et rien qu’à vous qu’elle ment à tout le monde depuis des semaines en certifiant que son père est dans le coma. Son papa va très bien, merci.  Vous êtes choquée. Vous lui dîtes et elle se justifie en disant je cite « J’aime bien que les gens me demandent des nouvelles tous les jours ». Elle a besoin d’être au centre du monde. Vous la forcez à se dévoiler devant l’équipe et à dire qu’elle a menti. Elle le fait. Enfin, elle dit que son père est sorti du coma depuis plusieurs jours. (Son père n’a JAMAIS été dans le coma !)
Vous avez déséquilibré l’illusoire union qui régnait au sein d’une équipe de dix personnes car vous l’avez forcée à avouer une trahison. (N’oubliez pas que c’est toujours le messager qui se fait tuer.) Vous gérez bien, très bien, puisque vous ne l’acculez pas et lui dîtes que « c’est oublié, elle a fait une erreur, ça arrive ». (Vous ne le pensez pas, évidemment et vous allez garder un œil affuté sur lui.) Mais les TLM autour de vous ont besoin de lui trouver des excuses, de la justifier. « Elle est jeune, elle n’a pas fait exprès et puis ça ne nous regarde pas ce qui arrive à son père ou pas, etc., etc. » Vous savez que vous ne pouvez pas crier à la justice et à la vérité. (Vous vous feriez lyncher !) Vous vous détachez du groupe et vous attendez en observant.
Quelques semaines plus tard, on embauche un jeune homme charmant. Pas du tout manipulateur. Il est célibataire et tombe rapidement sous le charme de ladite jeune femme. Il s’intègre bien, est ravie d’être rentré dans une équipe si dynamique. Il tombe amoureux de la manipulatrice et … Ils couchent ensemble. Il vous en parle, il a son petit cœur qui bat et vous lui dîtes : « Méfie- toi. » Juste ça. Il n’écoute pas et nage dans le bonheur. En trois jours, tout son univers va exploser et vous aller le ramasser en miettes. Je récapitule le processus de manipulation :

  • 1.  Il la dragouille
  • 2.  Elle lui dit qu’il lui plait et ils couchent ensemble.
  • 3.  Il est totalement sous son charme et il vous en parle. Elle lui écrit des textos pleins de petits cœurs et de promesses.
  • 4.  Elle lui demande de n’en parler à personne dans l’entreprise. (Sauf à vous, vous êtes déjà au courant.) Il accepte même s'il préférerait qu'ils assument leur situation et ne s’en cachent pas.
  • 5.  Ils doivent passer une soirée ensemble : resto et nuit d’amour. Avant, ils vont prendre l’apéro avec des collègues. Il rentre chez lui seul et l'attend.
  • 6.   Il attend donc et elle pendant ce temps-là raconte à vos collègues communs qu’ils sortent ensemble mais que c’est dur pour elle parce qu’il est obsédé et n’en veut qu’à son corps. (WTF ?) Vos collaborateurs la plaignent ! 
  • 7.    Il est vingt et une heure trente et il l’attend toujours, elle ne viendra jamais le retrouver.
  • 8.    Le lendemain plus personne ne lui adresse la parole. Elle ne répond plus à ses textos, il ne comprend pas ce qui se passe.
  • 9.    Elle a bien joué son coup et vous êtes verte de rage. 

Donc si on suit le procédé très pervers qu’elle a mis en place, elle l’a : décrédibilisé aux yeux de tous en le faisant passer pour un obsédé sexuel (ce qu’il n’est pas du tout), elle l’a complètement coincé en l’obligeant au secret (personne ne sait ce qui s’est réellement passé - sauf vous - ) Et ce jeune homme, qui n’avait rien demandé à personne et qui s’est juste laissé emporter par sa naïveté et son besoin d’amour se retrouve : exclu d’un groupe de collègues, sans comprendre pourquoi et sans avoir les moyens de se défendre.
Je trouve que c’est une excellente illustration de ce que peut faire un manipulateur (dans ce cas-ci une manipulatrice) qui s’ignore, qui n’assume pas d’être ce qu’il/elle est.
Reprenons les caractéristiques de base du pervers (appelé vulgairement « pervers narcissique » - par erreur car toute personne avec une structure perverse a un problème narcissique - mais cela permet de les distinguer des pervers sexuels entre autres…) Donc une personne qui a une structure dite « perverse » est restée bloquée à un stade infantile dans sa construction psychique (Je méga-sur-résume). Cette personne envisage le monde et les autres humains qui l'entourent comme des objets de plaisir ou de déplaisir. (Ainsi qu’un très jeune enfant qui aime le chocolat mais n’aime pas se brosser les dents, qui veut que les autres lui prêtent ses jouets mais ne supporte pas de prêter les siens.) C’est tout à fait normal pour un enfant. Ça ne l’est pas quand il s’agit d’un adulte puisque les jouets ne sont plus des jouets mais des êtres humains.
Je vous recommande la lecture du livre Confessions d’une sociopathe de M. Thomas. Même si je n’ai pas particulièrement envie de donner de l’argent à cette dame, son écrit est un très bon outil pour comprendre ce que les manipulateurs ont dans la tête. Notons tout de même que son cas est extrême et que les manipulateurs ne sont pas tous dangereux à ce point. Attention : si vous êtes un hyper-rationnel et que vous avez du mal à vous connecter à vos émotions, cela ne signifie pas pour autant que vous soyez concerné par cette pathologie. « Confessions d'une sociopathe » est un livre écrit par une manipulatrice. Après lecture dudit livre, on pourrait presque conclure : « La pauvre, c’est si difficile ce qu’elle vit ! » Méfiez-vous de ce sentiment qui peut vous envahir et rappelez-vous qu’en se confiant, elle vous manipule car c’est la seule et unique chose qu’elle sait faire. Je vous recommande également la lecture du livre : Les Manipulateurs sont parmi nous » d’Isabelle Nazare-Aga, qui peut paraître simpliste mais qui est bourré d’exemples et de techniques simples pour repérer un manipulateur et s’en défendre.
Car la première chose à faire est d’accepter qu’ils existent et c’est peut-être l’étape la plus difficile. Se dire qu’un être humain aussi malade qu’Hitler a été capable de manipuler un peuple entier pour mettre en œuvre un génocide, certes, nous savons que ça existe, mais c’est rare. Qu’une personne proche de vous telle que votre sœur, votre mère ou votre amoureux puisse volontairement essayer de vous détruire psychiquement est une autre paire de manche. Il n’y a pas de preuve, pas de violence physique sur lesquelles s’appuyer.  « Ils ne peuvent pas être si méchants, c’est vous qui vous trompez. » Voilà ce que vous pouvez être amenés à penser en premier lieu. La difficulté, avec le manipulateur qui s’ignore, est qu’il n’est pas vraiment conscient qu’il fait du mal. Cela peut effleurer son esprit mais il va vite repousser cette pensée car il veut être quelqu’un de bien (comme tout le monde, car il sent qu’il n’est pas tout à fait « comme tout le monde »). Donc les processus qu’il mettra en œuvre avec vous seront inconscients. Il ne pourra pas vous dire un jour : « Oui, c’est vrai je t’ai manipulée. » Non.
L’avantage avec un manipulateur conscient de lui-même (honnête) et qui agit, lui, en toute connaissance de cause, c’est que le jour où vous le mettez face à ses mensonges et ses stratégies de déstabilisations (il faut le faire en douceur et avec le sourire, sans jamais l’acculer) il sourira. Il n’avouera pas qu’il l’a vraiment fait (il faut toujours qu’il puisse nier) mais il vous offrira son sourire plein de fierté parce que vous l’avez percé à jour et qu’enfin, quelqu’un a reconnu son extrême ingéniosité.
Ok, je m’égare un peu. Il faut dire que le sujet est très vaste et que j’en ai vu des vertes et des pas mûres dans ce domaine.
Essayons de reprendre une trame plus synthétique.
Les manipulateurs n’ont pas d’image interne d’eux-mêmes. Ils ne vivent que pour l’image qu’on leur renvoie. (Voir : « Dracula » de Bram Stocker - le livre, pas le film de Coppola qui n’a rien à voir -). Donc leur obsession (réelle obsession) est de toujours, toujours passer pour une bonne personne avec de grandes qualités (généreuse, douce, intelligente, drôle, à l’écoute, courageuse, etc.). Quelles que soient ces prétendues qualités, n’attaquez jamais de front un manipulateur sur l'image qu'il a de lui, en particulier devant les autres, vous allez vraiment l’énerver et il n’aura aucun scrupule à vous faire du mal, voire à vous détruire. Le mieux devant un manipulateur est de fuir. Et je citerais mon cher Gandalf : « Fuyez pauvres fous !!»
Si vous ne pouvez pas fuir (en tous cas pas tout de suite) apprenez à mentir ! Oui, ce n’est pas dans votre nature, oui, vous aimez la justice et la vérité mais, la règle essentielle pour ne pas être détruit par un manipulateur est : FAITE LE DEUIL D’AVOIR UNE RELATION SINCERE AVEC LUI. Je le mets en majuscules et en gras parce que c’est le plus important. Vous avez rencontré une araignée qui va vous prendre dans sa toile et vous manger tout cru, le but est de s’en sortir indemne et pour ça : Vous devez IMPERATIVEMENT le tenir éloigné de votre cœur, de qui vous êtes réellement et de ce que vous ressentez réellement. C’est la première règle. Vous ne solutionnerez JAMAIS un conflit avec lui en lui parlant sincèrement du mal qu’il vous a fait ou de la relation que vous souhaiteriez avoir avec lui. Il vous fera croire que c’est gagné. Il vous fera croire qu’il a compris, qu’il va changer, qu’il va se comporter autrement. Vous allez vous dire : « Ouf, enfin, on a crevé l’abcès et tout va aller mieux. » C’est FAUX. Il vous a donné ce que vous attendiez pour mieux étendre son emprise sur vous. Et maintenant que vous avez confiance, et que vous avez à nouveau foi en lui, il va pouvoir vous faire très mal.
Alors quel est son but finalement ?
Cela dépend de sa situation, de sa personnalité et du pion que vous représentez sur son échiquier. (Car il joue. La vie est un jeu pour lui et vous êtes un pion dont il se sert pour gagner sa partie. Et c’est tout. - Aussi immonde que cela soit - C’est tout. POINT.)
Maintenant dans la situation où c’est votre amoureux/ amant ou amoureuse/ amante qui vous manipule, quel peut être son but ? Le manipulateur aime les conflits, les relations de pouvoir, il aime sentir qu’il domine, ça le rend fort et ça lui donne une belle image de lui-même (ce qui est son but ultime : avoir une belle image de lui-même, à ses yeux et aux yeux de tous). Le fait de vous mentir ou de vous reprocher des choses imaginaires, de provoquer des conflits à répétition l’excite, le met en joie, lui procure un soulagement (inconscient j’entends !). Et si comble du comble, vous vous remettez en question sans cesse sous ses reproches continus, si vous, TSE, vous vous sentez pire qu’une minable petite miette de pain rassis… Imaginez son plaisir et sa jouissance d’avoir gagné contre vous, à vos dépends.
N’oubliez pas que vous êtes un gadget pour lui qu’il pourra jeter lorsqu'il l'aura cassé, pour passer à autre chose. Plus vous lui accorderez d’importance et plus il s’intéressera à vous.
Encore une fois, lisez sur le sujet. Je ne suis pas psychologue et je ne vais pas creuser les dégâts fondamentaux perpétrés par un manipulateur sur l'image que vous avez de vous- même, sur votre structure et les bases de votre identité.
Ce que je peux simplement vous dire est que, quelle que soit la relation que vous entretenez avec une personne proche (ami, amoureux, famille) cette relation est une relation d’amour et elle DOIT vous apporter de la confiance en vous, du bonheur et de l’épanouissement. Si vous tombez en dépression et que vous vous dîtes tout le temps : « Ça va s’arranger, ce n’est pas de sa faute, le/ la pauvre, etc. », c’est qu’il y a un problème. Mais avec le temps et l’expérience, vous apprendrez à être le propre baromètre de vos relations. On peut avoir des périodes difficiles dans un couple ou même dans une amitié mais jamais au grand jamais, vous ne devez vous percevoir comme une « nullité » ou comme « dénuée de toute valeur » comme si vous deviez changer votre personnalité profonde pour devenir une bonne personne. Vous devez vous sentir aimée, appréciée telle que vous êtes. Si ce n’est pas le cas, alors interrogez-vous profondément sur la nature de votre relation avec l’autre.

Je vous souhaite beaucoup d'amitiés et d'amours véritables.

Namasté

Ketrichen

 

Publié dans HPI, HQI, l'amour et le HPI

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F
Merci une fois de plus pour cet article dans lequel je me suis reconnue (pour changer).<br /> J'ai particulièrement apprécié le dernier paragraphe qui fait écho aux seuls écrits que je trouve pertinents en matière de manipulateurs/PN/toussa et qui stipulent que le référentiel, c'est notre ressenti, notre bonheur, si on se déteriore ou non au contact d'une personne. <br /> Parce que le hic, c'est quand on cherche à définir la personne qui manipule ainsi que ses actions, c'est forcément trompeur puisque ça donne l'impression qu'on rejète tout sur l'autre, on devient l'accusateur, ce qui nous rend peu crédibles et nous fait passer pour les grands méchants, et en plus ça fait l'erreur d'essayer de démêler les comportements néfastes parmi d'autres, qui ne sont pas mauvais en soi mais peuvent l'être en fonction d'autres paramètres. Donc non, clairement, chercher en quoi il y a manipulation du coté de la personne suspectée, c'est pas une trop bonne idée. Par contre, le fait de voir si on s'épanouit au contact de cette personne ou si au contraire on se déteste et qu'on veut se suicider alors qu'en temps normal (=sans cette personne), tout va très bien, oui là il y a un problème. <br /> Je ne sais plus trop quels étaient les premiers livres qui avançaient vraiment cette idée mais je me souviens avoir pris conscience de tout ça avec Le Harcèlement Moral de Marie-France Hirigoyen (j'étais pas d'accord sur tout mais l'ouvrage est pertinent).<br /> Parce que (j'ai mis longtemps à le savoir), je ne connais que ça des relations amoureuses à 2 exceptions près (sur toute une longue liste, hein, pas une poignée), et c'est après avoir découvert la douance (et asperger aussi) que je me suis dis que tout s'expliquait, il y avait une raison au fait que j'étais un véritable aimant à manipulateurs. Le coté bisounours, parce que comme tu le dis: OUI pour moi de base, si on a l'air gentil on l'est, et si on est intelligent on est forcément gentil, le fait aussi que je ne comprends pas comment on peut être odieux et faire chier le monde donc pour moi, comme ça ne devrait pas exister, ben ça n'existe pas (comment envisager une chose qui n'a aucun sens ?), le coté naïf aussi (je crois facilement ce qu'on me raconte, par défaut), hypersensible (aaah ça!!! ils ont du se régaler), le fait de toujours douter, y compris et SURTOUT de soi, d'avoir le réflexe de chercher l'erreur en soi et si on nous dit 'c'est ta faute', ben on l'envisage sérieusement et on y croit (aka la faible estime de soi), le fait aussi (plus asperger que TSE, non ? aucune idée) de ne pas comprendre les sous-entendus, ni les codes sociaux communément utilisés, bref, en fait je n'ai pratiquement attiré que des personnes comme ça et après avoir pris connaissance du sujet par diverses lectures: tu m'étonnes, que tout s'explique. On est comme du sang pour un prédateur, une source d'eau fraiche pour un chasseur en plein désert.<br /> En vérité, même après m'être mieux informée sur la question, je ne parviens toujours pas à comprendre leurs motivations, tout ce temps et cette énergie juste pour emmerder quelqu'un ? Comment on peut en retirer le moindre plaisir ? Je ne comprends pas, normalement c'est le contraire, non ? Même d'un point de vue strictement égoïste, c'est pas plus gratifiant de rendre quelqu'un heureux ? Parce que se dire 'cette personne va très mal depuis qu'on est ensemble, chouette', c'est nul, on est d'accord, en quoi ça flatte l'ego ?<br /> Enfin bref, pour moi c'est pas logique, leur truc. Et c'est pour ça qu'on reste d'ailleurs (là je m'adresse par avance aux gens qui nous objecteraient 'bah pourquoi vous partez pas? ' haha), parce qu'en tant que TSE, on veut comprendre, on veut savoir, on analyse et on doute, face à quelqu'un qui me veut du mal, je suis certe décontenancée mais il y a une vrai volonté de savoir pourquoi, et le 'pourquoi?' est la grande question ! Qu'est-ce qui justifie tout cela, quelle est l'explication ? il y en a forcément, donc non seulement on reste mais on parle avec EUX. On est d'accord, ça empire les choses, c'est pour ça que chercher des réponses ailleurs, dans les livres ou les blogs, c'est largement mieux. Pas les autres, enfin pas trop, ça dépend des gens à qui on a affaire (le nombre de fois où ces mêmes autres ont défendu le manipulateur ou partaient du principe que son comportement était normal, ça a fait mal, très mal et ô mega surprise, ça a empiré mon état).<br /> Mais bref.<br /> Ton article est formidable, clair et lucide. Et surtout: il n'est pas culpabilisant (parce que j'en ai lu, des trucs culpabilisants rien que dans la formulation 'y a pas de manipulateur sans victime donc c'est la victime, le problème' .. euh oui mais il y a surement une façon différente de dire ça, parce que là tout ce que je comprends, c'est que je suis une mauvaise personne, encore plus nulle et dénuée de toute valeur que ce que j'imaginais).<br /> <br /> Et ça rend méfiant, oui !<br /> Mais avec le temps, j'ai appris (un peu) à les repérer, parfois c'est conscient, parfois c'est juste écouter le petit truc en soi qui enclenche le système d'alerte et crie 'attention danger', le moindre petit malaise peut être révélateur si on s'écoute et qu'on s'interroge sur pourquoi on est mal à l'aise, qu'est-ce qui dérange à ce moment-là; j'ai du éviter pas mal de PN depuis, rien qu'en prêtant attention à des détails qui me titillaient sur le coup. Bizarrement (ou pas), dans beaucoup de cas, il s'agissait de personnes engageantes qui invitaient à la confidence et inclinaient à se livrer, et que d'autres trouvaient formidables, j'appelle ça le phénomène 'gourou' parce qu'ils sont entourés et bien vus. Je pense notamment à ces gens qui disent 'je connais des personnes comme toi, je peux te comprendre mieux que quiconque' ( oui on m'a sorti ça, et on est d'accord, il n'y a rien de malveillant là-dedans, pourtant sur le coup: alarme intérieure+fuite loin, très très loin).<br /> J'ai aussi appris à cerner d'autres signes, surtout s'ils sont mélangés à des éléments vraiment intéressants et gentils, c'est un des pires trucs parce qu'on a tendance à se laisser porter par le coté gentil en trouvant des excuses au fait qu'il ou elle a dit quelque chose de contradictoire ou un truc odieux à un moment donné.<br /> Ah, et les gens qui disent des choses et agissent à l'opposé, ça aussi.<br /> Et comme tu dis, oui il y a ceux qui se voient de loin et qui proclament leur manque d'empathie et leur insensibilité, au début je ne les croyais pas (parce que c'est pas possible d'être comme ça, voyons) mais à force, ok autant prendre acte. Je dirais même qu'une personne qui ne soutient pas ouvertement être ainsi mais dévoile un penchant pour le fait d'être insensible, d'écraser d'une manière ou d'une autre, qui adore tout ce qui selon eux est 'fort' par opposition à ce qui est 'faible' (rien que les termes enclenchent le gyrophare d'alerte), prétendent qu'il vaut mieux être méchant sinon on se faire écraser (fromage sur le gratin, le degré encore au-dessus, parfois ils assument une fascination pour les régimes totalitaires et les gens qui font des génocides), bref j'en ai connu quelques uns comme ça, qui manipulaient en trouvant ça normal, qui avaient ce profil et en tiraient une grande fierté. C'est les plus faciles à fuir, oui.<br /> Malgré tout, je n'ai de cesse de me demander pourquoi, pourquoi tout ça, pourquoi ils sont comme ça, que se passe-t-il en eux ? <br /> La psychologie sociale a beaucoup d'éléments de réponse TRES intéressantes à ce sujet.<br /> <br /> Voilà, pardon pour ce long pavé une fois de plus, mais c'est un vrai régal de te lire!
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J
Bonsoir Ketrichen,<br /> <br /> Merci pour cet article très intéressant. Après avoir connu de nombreux PN, on finit par devenir très méfiant. Il n'est pas toujours facile d'en déceler un et il faut parfois beaucoup de temps. D'en avoir rencontré, on devient plus alerte et cela permet de se protéger mais rend les relations aux autres beaucoup plus difficiles et moins spontanées.
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L
Bonjour,<br /> Je suis victime d’un pervers au travail depuis 2007. Il a réussi à détruire ma vie d’en couple en lançant des rumeurs horribles sur moi. Maintenant, il me demande si je vais quitter l’entreprise. J’en ai parlé à mon employeur ( très grande entreprise) et j’ai parlé de harcèlement. J’ai peur pour la suite des événements car je n’ai pas de soutien de la part de mes collègues qui le croient. Le pervers veut me détruire.<br /> Je suis actuellement en contact avec un médiateur afin de désamorcer la situation. Mon employeur m’a dit que l’on va mettre en place une médiation avec le pervers.
K
Bonsoir Juju. Merci pour ton retour. Je suis entièrement d'accord avec toi, avoir connu des PN rend extrêmement méfiant et oui ça prend du temps de trouver des personnes saines et bienveillantes (avec qui EN PLUS on a des points communs...) Bon, maintenant je trouve qu'avec une quinzaine d'années de pratique de dépistage, je me débrouille pas trop mal pour repérer les PN rapidement (mieux qu'il y a encore cinq ans en tout cas!) C'est vrai que ça enlève de la spontanéité mais personnellement, mon hyper-spontanéité m'ayant très souvent envoyée dans le mur, je commence à être satisfaite de l'avoir mise en sourdine. :o) Au plaisir. Namasté. Ketrichen
K
Bonsoir Ananouille. Je t'avoue qu'une demande de ce type est une première et je te poserai la question suivante : Si réellement tu es un manipulateur qui s'ignore, ne dois-je pas m'attendre à ce que tu me manipules en ce moment même? Cependant, pour répondre à ta question précise "d'arrêter de manipuler", je t'invite à consulter un professionnel (psychologue ou psychiatre) qui sera à même de t'accompagner sur ce chemin." Namasté. Ketrichen.
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A
Bonjour Ketrichen<br /> En complement de votre reponse a Ananouille et pour avoir malheureusement decouvert trop tard ma difference et donc etre passee - longtemps, par la case toile d'araignee d'un Pn, pour avoir lu enormement sur le sujet puis sur celui connexe des zebres dans les<br /> les caracteristiques desquels je me reconnais fort: le PN est incapable de se reconnaitre malade et inaccessible aux soins, quels qu'ils soient, puisque c'est toujours la faute de l'autre ... Et a defaut de se nourrir de l'energie qu'ils vous ont pompe pendant des annees vous mettant plus bas que terre et vous faisant perdre tte estime de vous ils ne vivent ensuite que de la haine envers vous qui avez ose les quitter et du plaisir de vous faire encore mal et de vous voir affaiblie ...
A
Bonjour, article très intéressant, et les parties sur les manipulateurs étaient assez violentes à entendre, mais c'était de la violence positive.<br /> En quoi une violence pourrait-être positive? A vrai dire, c'est parce que je craint de faire partie de la catégorie des TSE "manipulateurs qui s'ignorent", du coup, ça m'a poussé à la remise en question, et ça c'est positif.<br /> Certes, ça reste que des suppositions, et je pourrais très bien être un parano obsessif qui s'imagine être la pire des ordures.<br /> J'ai causé à plusieurs reprises de la douleur (psychologique) à une TSE, qui s'évertue à rester gentille avec moi malgré tout ce que je lui ai fait.<br /> La solution la plus plaisante (et idéaliste) serait de trouver un moyen pour que je stoppe la "manipulation", mais tout n'est pas forcément rose et la séparation serait peut-être la meilleure chose à faire...<br /> Il y aurait-il des ouvrages ou des personnes que vous me conseillez pour que j'arrête de faire du mal à mon entourage, et pour régler cette situation?
Répondre
L
Bonjour et merci pour l'article. J'ai une fille avec un manipulateur et je connaisse le cadre un peu. J'ai toujours du mal à comprendre qu'un TSE peut aussi être manipulateur, étant par définition un être emphatique. Par contre, j'ai rencontré déjà des manipulateurs très très intelligentes, et dans deux cas, j'étais sûre qu'étaient des TSE... Comment c'est possible?? <br /> Dans le livre de Christell Petitcollin sur la manipulation, j'avais compris que les manipulateurs détestent les TSE, donc je pense qu'elle exclu la possibilité qu'eux soient des TSE. Qu'est-ce que tu penses?
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K
Bonsoir Lucia. Alors, tout d'abord, je ne connais pas personnellement Christel Petitcollin donc je ne sais pas exactement ce qu'elle veut dire, je n'ai même pas lu son livre sur la manipulation et elle n'est pas LA référence en terme de douance. As-tu essayé de lui poser la question? Personnellement, et bien que ça me fende le coeur, je ne peux que constater qu'être TSE ne constitue pas une garantie de bienveillance et de gentillesse. Mais ce n'est que mon opinion, la notion d'empathie est très relative.... C'est un très long débat. Si tu as envie d'en discuter plus, je t'invite à m'écrire un mail dans le formulaire contact. Au plaisir. Namasté. Ketrichen.
D
bon article, j'ajouterais pour ceux qui se demande comment repéré et ne pas se faire prendre au piège des pervers narcissiques (mon père en est un en plus d'être schizophrénique affectif) que leurs méthode (souvent inconsciente) de manipulation commence par une phase de "séduction" ou l'individu va se comporté de manière charmante et répondre aux attentes de sa victime en se servant d'une forme d'empathie non affective (il sait très bien décoder et comprendre les émotions des autres mais n'y accorde pas plus d'importance que les phases de la lune pour lui c'est une information point) avant de les rabaisser afin de s'en servir comme faire valoir avant de recommencer une nouvelle phase de séduction quand il pense qu'il va vous perdre.<br /> <br /> Une méthode simple pour faire la différence entre quelqu'un qui vous veut réellement du bien et un manipulateur consiste à adopter une attitude neutre, de lui confier quelques informations personnelle (auquelles vous n'accorder aucune réel importance) puis d'observer ce qu'il va en faire.<br /> Un manipulateur utilisera toujours tout ce qu'il sait à votre propos pour parvenir à ces fin que ce soit pour se mettre en valeur ou pour vous rabaisser.<br /> Un autre détails qui transparais souvent de manière frappante est l'habitude du pervers narcissique à tout ramener à lui y compris quand il vous fera un cadeau (ou une faveur), plutôt que de s'inquiéter si sa vous fait plaisir il sera plutôt du genre à vous raconter pendant une heure comment il à fait pour trouver ce cadeau.<br /> Si vous vous retrouver confronter à ce genre d'individu il n'y a qu'une solution coupez les ponts, fuyez!
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A
Bonjour.<br /> <br /> Bel article, bons conseils. J'aimerais relever quelques points. J'ai 43 ans, et j'ai compris il y a quelques années que j'avais été dans ma vie victime de plusieurs pervers narcissiques autant dans ma vie personnelle que professionnelle. J'ai travaillé sur le sujet et j'ai appris beaucoup. <br /> <br /> je commencerai pas souligner que la notion de "pervers narcissique" n'est pas erronée. Il s'agit bien de perversion. La définition de "Pervers" par Larousse est la suivante:<br /> <br /> "Qui est enclin à faire le mal et qui le tente par des moyens détournés". Tout est là: "PAR DES MOYENS DETOURNES". <br /> <br /> Le pervers narcissique utilise des moyens détournés pour détruire ses victimes à petit feu, et il s'alimente de leur énergie. Puis quand la victime est proche de toucher le fond, de manière tout aussi perverse, il la valorise, la compliment, lui recharge les batteries afin de commencer à nouveau. Contrairement à une personne ouvertement agressive et violente qui crie, qui frappe, avec qui les choses sont vite claires, le pervers narcissique agit sans témoin, et pousse sa victime à douter d'elle même en permanence. La notion de pervers narcissique est venue dans les années soixante par Paul-Claude Racamier. J'ai lu le livre "Les Pervers Narcissiques" de Jean-Charles Bouchoux sur le sujet. Ce livre, assez bien vulgarisé, m'a donné des notions de psychologies. J'ai appris beaucoup alors que jusqu'ici j'étais plutôt réfractaires à toutes ces notions d’œdipe et compagnie. Ce qu'il a d'intéressant c'est qu'il parle aussi de la victime. Et c'est essentiel, car si on ne peut pas changer le pervers narcissique, on peut changer la victime... soi-même. <br /> <br /> Il y a plusieurs choses à comprendre: D'abord, la relation avec un pervers narcissique se joue à deux: tout le monde n'est pas victime d'un pervers narcissique, alors pourquoi moi ? qu'est-ce qui fait la différence ? C'est la première étape, indispensable, pour avancer et ne pas retomber dans les mêmes pièges encore et encore. Il est indispensable d'accepter, et de chercher à comprendre pourquoi on est victime d'un pervers narcissique. C'est le travail que j'ai fait en août 2013. <br /> <br /> Mon premier constat a été que je ne me respectais pas. Dès lors, il m'était impossible d'attendre des autres qu'ils me respectent. <br /> <br /> Pour donner une idée, j'ai accepté que mon ex me dise qu'il avait honte de me présenter à ses amis. Je suis très sociable, et je me confie facilement et parle beaucoup. J'ai un avis sur tout. Lui était très introverti et était très gêné par ce comportement. Il s'était convaincu que ses amis n'aimaient pas mon comportement. Comme on m'a souvent dit dans mon enfance que j'avais une grande gueule et que je parlais beaucoup, que je faisais tout pour attirer l'attention, par ce commentaire, il a surfé sur ce traumatisme. J'ai conclu que si lui le disait aussi, c'est que tout ça devait être vrai... J'ai donc accepté d'être rabaissé, car j'étais d'accord avec la critique. C'est souvent comme ça que ça fonctionne.<br /> <br /> La victime de pervers narcissique est souvent intelligente, peu sûre d'elle, très critique vis-à-vis d'elle-même, perfectionniste, et passe son temps à se remettre en question. C'est là-dessus que le manipulateur compte. Il va pousser sa victime dans des dilemmes insolubles, des paradoxes, la poussant à un niveau de stress élevé, et l'empêchant d'ouvrir les yeux sur ce qu'il se passe vraiment. Ainsi, je me suis retrouvé à passer mon temps à essayer d'anticiper les pensées de mon ex: qu'aurais-je du faire ? ne pas faire ? comment ? pourquoi m'en veut-il, ou va-t-il m'en vouloir... Avec le pervers narcissique, quoi que sa victime face, c'est faux. Si sa victime prend une initiative, elle n'aurait pas du la prendre. Dans le cas contraire, il va lui reprocher de ne pas l'avoir prise. La victime se remettant toujours en question va passer son temps à se dire que c'est elle le problème, que son bourreau a raison, et va finir par s'enfoncer dans une déprime et une profonde détresse ne pouvant rien faire de juste.<br /> <br /> D'autre part, comme tu l'expliques bien dans ton article, le pervers narcissique sait se faire respecter et admirer de tous. La victime qui réalise ou qu'on aide à réaliser ce qui se passe est seule face à son pervers. Dans ton exemple, il y a deux personnes qui font front. Dans la réalité, c'est très rarement le cas. Et, comme tu le dis également: "tues le messager, il n'y a plus de message". J'ai vécu cette situation à plusieurs reprises. En août 2013, lorsque j'ai démasqué mon chef et réalisé qu'il était un pervers narcissique, personne ne m'écoutait. Même dans mon entourage personnel, quand je décrivais la situation, on m'a eu répondu "il fait son travail de chef" .... J'ai même eu un tête à tête avec le directeur de la société à qui j'ai fait part de ma découverte. Il m'a répondu "narcissique peut-être, mais il n'est pas destructeur... Il n'a que des éloges pour les membres de son équipe"... Évidemment: c'est lui (mon chef) qui avait choisit les membres de son équipe. Il n'allait pas en dire du mal. Autant dire que le directeur, qui se prétendait expérimenté dans la gestion des cas de pervers narcissique n'a rien compris.<br /> <br /> Un autre élément à comprendre est qu'un pervers narcissique ne se lève pas le matin en se disant "yerk yerk yerk, je vais faire le mal, je vais détruire qqun et me nourrir de ça"... Son comportement est inconscient. Il est pervers de la même manière qu'il respire. C'est sa nature, et non pas un fonctionnement réfléchi et conscient. On ne parle pas ici d'ambition ni de stratégie, mais bien de fonctionnement intrinsèque. Le pervers narcissique est souvent également très intelligent, et manque également souvent de confiance en lui. Par contre il est totalement incapable de se remettre en question, c'est pourquoi les professionnels ne peuvent que s'en débarrasser lorsqu'ils comprennent à qui ils ont à faire. Tout ce qui arrive à un pervers narcissique est la faute des autres, de son environnement, de l'univers, mais jamais la sienne. Et en effet, il ne changera pas.<br /> <br /> La plus grande difficulté, lorsqu'on est victime d'un pervers narcissique et qu'on l'a démasqué, s'est de s'accrocher à son constat. Il m'est arrivé très souvent après ma découverte et pendant mon travail personnel de remettre en question mon impression, de me dire que peut-être que je me trompais, qu'il n'était pas pervers narcissique, que je faisais fausse route. Le plus dur a été de lutter contre moi-même et ma nature à me remettre en question en permanence et à donner le bénéfice du doute aux autres... <br /> <br /> N'oubliez pas que le pervers narcissique est le roi du masque. Il saura toujours porter le masque qui correspond exactement à son interlocuteur. Ca aussi, c'est instinctif.<br /> <br /> Aujourd'hui, je suis devenu extrêmement prudent et attentif. Mes amis me disent parfois que je vois des pervers narcissiques partout... en même temps, ils sont partout. Et depuis, je me suis rarement trompé. Et les fois où je pense m'être trompé, je reste sceptique... Je ne suis pas devenu paranoïaque, par contre j'ai appris à reconnaître les signes qui ne mentent pas. <br /> <br /> Quant à aider les autres, il faut faire attention à ne pas se mettre dans un rôle de saint-bernard qui peut parfois devenir très lourd et compliquer. Il faut accepter que pour une victime réagisse, elle doit faire un travail sur elle-même. C'est à ce seul prix quelle pourra ouvrir les yeux. Et une fois les yeux ouvert, il faut encore qu'elle ait envie de sortir de la relation, qu'elle soit privée ou professionnelle. Elle seule peut le faire. On peut la soutenir, mais pas la forcer. Quant à entrer dans un "jeu" contre le pervers narcissique, c'est dangereux. Un pervers narcissique démasqué est comme une bête sauvage acculée. Il va tout mettre en œuvre pour accentuer la destruction de sa victime, seulement cette fois, il ne va pas la faire remonter la pente pour continuer la manipulation. Ca en a mené au burn out, voire au suicide. <br /> <br /> Ce que dit Roberta est intéressant concernant sa maman. J'ai constaté qu'il est souvent difficile de définir, dans un couple, dans une équipe, qui est vraiment pervers narcissique lorsqu'on a l'impression qu'il y a en a plusieurs. Il y a un phénomène de contagion dans certains cas. Une victime de pervers narcissique peut devenir elle même perverse sous la pression, et parce qu'elle a l'impression qu'elle n'a plus aucun choix. Elle se retrouve alors dans un fonctionnement qui est totalement opposé à sa nature et qui est autrement destructeur... pour elle même, et pour les autres. C'est à prendre en compte dans l'analyse de la situation.<br /> <br /> Puis-je te demander ce que veulent dire les acronymes que tu utilises, comme TSE et MPN ?
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R
Merci pour ce très bel article ! Vous avez traité ce lourd sujet avec clarté et limpidité ! Très agréable à lire et très instructif ! <br /> J'y retrouve tout à fait mon père... Et depuis peu (depuis que je ne prends pas le même chemin qu'elle), je soupçonne très fortement ma mère de l'être également... BIen que, moi aussi, souvent, je me dise "Non mais non ! Ils n'ont pas fait ça pour me faire sciemment du mal... ' Ce n'est même pas envisageable pour moi !?<br /> Soit ! Article à lire et relire ! ;)
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J
Chère Ketrichen,<br /> <br /> Merci pour ce blog et cet article très drôle, vrai et intéressant. Comme vous le dites très bien « vous avez eu de la chance parce qu’il est très jeune et maladroit, parce que vous étiez deux, parce que vous avez été stratégiques et que vous n’avez pas agi pulsionnellement. La situation n'est malheureusement pas toujours aussi favorable. »<br /> J’ai été diagnostiquée TSE il y a quelques mois, suite au dernier clash avec ma mère, une perverse narcissique, qui après avoir poussé mon frère au suicide, puis mon beau-père, s’en est prise à sa fille, dernière survivante sur sa liste familiale. Je confirme: affronter seule le modèle « pro » du manipulateur, c’est autre chose…une femme âgée façon gourou bio nature, se faisant sans cesse passer pour une « pauvre victime », alors qu’elle à bouffé le cœur et les trips (et le pognon au passage) de tous les gens qui l’ont aimé ou y ont cru (associés, collègues, femme d’ouvrage etc). <br /> <br /> Ce que vous décrivez est parfait de clarté : « une personne qui a une structure dite « perverse » est restée bloquée à un stade infantile dans sa construction psychique. Cette personne envisage le monde et les autres humains qui l' entourent comme des objets de plaisir ou de déplaisir. ». Très vrai : quand ma mère se sent en confiance et que je lui demandais « pourquoi fais-tu ceci ou cela , (alors que ca va faire du tort ou de la peine à qq’un) ; elle repond « parce que tel est mon bon plaisir » ! (et rien à foutre du reste-> sa phrase préférée "je m'en fiche complétement").<br /> La duplicité dont je la voyais faire preuve avec ses clientes ou disciples, ceux qu’elle appelle abusivement « amis », les « petits mensonges », et les tonnes de critiques qu’elle déverse sur leur dos dès qu’il est tourné ; je n’avais pas de nom pour cela. Dans mon monde ca colle pas... Toutes ses malversations, les faux documents qu’elle a fait à l’encontre de ses 2 maris, de ses 2 enfants ; je ne comprenais pas, ni mon ressenti d'injustice, ni qu’on puisse faire de pareilles choses. Il a fallu qu’elle veuille me détruire à mon tour, et s’en prenne à mes enfants, pour que j’ose ouvrir les yeux et pose les bonnes questions: "qui sont ces gens?" "pourquoi me sens-je comme une merde ou comme une martienne?" A cause de cela j’ai passé des tests, d'ou hp & co . Alors voilà, c’est mon histoire TSE vs MPN, mais c’est archi-trash. « Tires-toi » est la seule solution. Mais quand c’est ton parent et que tes enfants sont en jeu, faut avoir le cœur bien accroché pour rester confiant et pas vomir ...<br /> A suivre donc
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