Ce que le travail m'inspire...
NB : Comme je vois bien que je ne vais pas vous remonter le moral avec cet article, je vous ai mis en lien, à la fin, une petite BD (qui n'est pas de moi) pour vous faire des câlins tous doux. (Et sourire aussi, accessoirement!!)
Le travail, le travail, le travail… Ben oui quoi, en ce beau jour du mardi 21 juillet alors que tout le monde part en vacances, moi, je pense au boulot. C’est que mes droits de chômage s’épuisent et que ça me fout toujours la trouille de regarder l’échéance arriver comme une guillotine vicelarde qui me susurrerait à l’oreille « Je viens pour toi, je viens pour toi... Tic-tac. Gnark ! Gnak ! Gnark ! » De plus, j’ai un esprit de contradiction exacerbé que j’assume pleinement donc à Noël, je vous parlerais de l’arrivée du printemps et toc !
(Cependant soyez sans inquiétude, le sujet des vacances sera abordé dans mon prochain post et les illusions vont s’écrouler comme un fromage moisi qui se délite dans votre frigidaire et empeste vos 50 m2… Hum, j’adore vous vendre du rêve, je dois être un peu sadique au fond !)
Alors le travail, le travail. Ah ce mot qui me brûle le cœur et les poumons rien qu’en y pensant, ce mot qui m’inspire la révulsion par tous les pores de ma peau, de ma chair et de mes os et surtout surtout de mon cerveau….
Le travail ! Sanctuaire de notre belle démocratie, pilier de notre vie en société et cœur de notre harmonie citoyenne ! (Si je continue, je vais me donner envie de vomir, il faut que j’arrête d’écrire n’importe quoi.) Et pourtant, TOUT LE MONDE est si convaincu de cela. Et oui ! Vous avez probablement eu ces conversations avec vos proches ou avec certains de vos aînés porteurs de la haute morale qui vous ont dit : « Alors quels sont tes projets ? » Et à qui vous avez répondu avec la plus grande sincérité du monde : « J’ai des livres à lire, j’ai l’intention d’écouter Chopin en marchant pieds nus dans l’herbe ce soir et puis, dans mes buts plus larges je voudrais me faire de nouveaux amis. » Et là votre interlocuteur de partir dans un rire franc (Il est persuadé que vous plaisantez - mais non pas du tout -) -Ah, cette pittoresque et répétitive incompréhension, on ne s’en lasse pas !- de vous répondre : « Mais non, je te parle de tes projets professionnels ! » (Evidemment, le reste n’a aucune importance à ses yeux comme le fait que vous vous sentiez bien ou mal, que vous aimez ceci et ou cela, bref, que vous soyez un être humain avant d’être un élément productif monétaire qui contribue à l’avancée foudroyante d’une société dont vous n’avez toujours pas compris ni les tenants et ni les aboutissants – à croire que vous êtes vraiment vraiment stupide -) Mais revenons à nos usines de pâté de campagne en bordure d’autoroute sous la canicule.
Pour cette personne qui s’obstinera sans vergogne et sans relâche à trouver une solution à votre ENORME problème de chômage et à votre manque total d’ambition, le travail est une valeur. C’est la VALEUR TRAVAIL. Ce point de vue me fascine et me fascinera toujours. Je sais bien que le mot « valeur » recouvre de nombreuses définitions que je ne vous exposerais pas ici (vous les trouverez grâce à notre moteur de recherche préféré, ou vous les connaissez déjà). Mais dans la bouche de cette personne, convaincue de l’absolu de sa certitude, la valeur travail est à prendre au sens de : « Ce qui est posé comme vrai, beau, bien, d'un point de vue personnel ou selon les critères d'une société et qui est donné comme un idéal à atteindre, comme quelque chose à défendre. » définition : Larousse, web.
Le travail serait donc un but en soi. Rassurez-vous, je ne vais pas vous faire un cours de philo, j’en serais bien incapable, je n’ai pas les connaissances pour. Non, je voudrais simplement souligner à quel point cette notion me choque. Le travail (de mon point de vue) est un moyen (malheureusement le seul -à moins d’être prêt à faire de la prison ou d’être né rentier-) pour obtenir de l’argent. L’argent permettant d’obtenir à son tour : de la nourriture, un logement et éventuellement des petits extras tels que des habits, de l’électricité, du chauffage et pour les mieux lotis : une ou plusieurs voitures et des croisières de luxe aux Seychelles. Voilà. Je n’arrive vraiment pas du tout du tout à assimiler la notion de travail comme valeur, comme quelque chose qui serait positif pour soi-même et qui serait un but entre tous. Le travail est une obligation vitale dans notre société quand on n’assume pas de vivre en nomade sous les ponts. (Frileuse de petite bourgeoise que je suis !!) Le travail est un moyen de vivre ou de survivre, tout dépend. Or, nombre de TLM et de TSE (et oui, pas facile d’échapper à la pression sociale même pour nous les hauts potentiels !) basent leur vie sur cette « valeur » improbable pour moi : le travail.
Il s’agit donc de :
- Faire des études en adéquation avec nos goûts, prenant en compte les débouchés possibles sur le marché de l’emploi.
- Savoir vendre et valoriser nos compétences et qualités professionnelles lors d’un entretien d’embauche.
- Et ensuite… Se maintenir dans son travail, suant sang et eau pour : avoir une promotion, acheter une voiture, une maison, faire des enfants, partir en vacances et s’assurer une bonne retraite. AMEN.
En réalité ce tableau pourrait être idyllique si le travail pour lequel vous vous donnez chaque jour à 300 % vous épanouissait. Oui. Imaginez un monde où chaque matin, la perspective de vous rendre dans ce lieu (qui vous apporte confort matériel et sécurité de vie) était la promesse d’une nouvelle renaissance de votre être profond, de l’épanouissement de vos neurones et de votre sensibilité si charmante. Alors là : Oui oui oui, je le dis : « Que le travail devienne une valeur ! » Mais il ne s’appellerait plus le travail, il s’appellerait : l’épanouissement quotidien.
Alors certains TLM et certains TSE (peut-être) vont me dire : « Ketrichen, mon petit, vous vous égarez sur les chemins de votre imagination débordante et de votre naïveté digne d’une enfant de 8 ans. Revenez les pieds sur terre. Prenez-vous en main et intégrez-vous dans cette société une bonne fois pour toutes ! » Et je souris avec tendresse devant ces paroles pleines de sagesse. Et je réponds : « Mais avec grand grand grand plaisir ! Oh oui, j’aimerais bien m’intégrer, avoir une place bien à moi, un travail qui me permettrait d’acheter une grande maison et de planter mon potager bio. Alors aidez-moi, chère Madame, cher Monsieur, dîtes moi quel travail je pourrais faire ? » Et là, j’ai même un immense sourire empli d’un espoir incommensurable (à la base, j’ai un optimisme débordant !). Attention, c’est maintenant que ça se complique.
Et c’est parti pour la recherche d’un emploi ! (Autrement appelé : le marathon de l’espoir !)
Quand on travaille depuis une quinzaine d’années on commence à se connaître un peu et à savoir éviter les écueils tels que : « Ce poste a l’air génial ! Je vais être trop bien ! Je fonce et je postule ! » Parce que sur le papier c’est toujours charmant et que dans la réalité, c’est beaucoup moins drôle.
Prenons le tout début de votre carrière : Animée par une véritable volonté de changer le monde et une capacité indéniable pour les sciences humaines, après avoir commis plusieurs années d’université vous avez fait votre premier stage dans le « domaine du social » et c’est là que la réalité de notre monde vous a (encore !!) frappée de plein fouet avec sa hache machiavélique de troll en colère.
C’est formidable d’aider les gens, d’avoir un poste, un intitulé de fonction qui dit : « Service social » (soit : « Aide les gens en détresse, frappez puis entrez, vous serez sauvé. ») MAIS vous allez vite vous rendre compte que cette « aide » que vous procurez n’est qu’un pansement de plus sur une jambe de bois. Qu’il vous faudra refuser des coupons de nourriture à une dame et ses trois enfants pour les 15 derniers jours du mois, que vous ne trouverez pas de foyers d’accueil (parce qu’ils sont tous pleins) pour ces deux jeunes filles qui ont plus de 18 ans (dommage, ça s’est joué à quelques mois !!) et qui ont été jetées de chez elles. (Vous leur conseillez de dormir dans le métro en attendant –ben oui, hein, les sièges du métro sont confortables !-) Vous entendez vos collègues se plaindre des comportements de ce jeune adolescent jamais content (avec tout ce qu’on lui donne tout de même !) et vous, vous savez, vous connaissez le contexte familial dans lequel il grandit et vous pouvez expliquer par a + b le pourquoi et le comment de son comportement et la façon dont il faut réagir avec lui pour ne pas appuyer sur ces traumas. Alors vous expliquez à vos collègues. Vous prenez le temps. On vous regarde de haut et ON pense tout bas (« Mais pour qui elle se prend celle-là ? ») Autant discuter avec votre cuvette de WC, au moins, vous êtes conscient que vous perdez votre temps. Bref. Ce travail qui devait être pour vous : réalisez vos rêves + être utile aux autres + avoir votre place dans notre société devient un combat de chaque jour contre :
- votre empathie (« Mais Mon Dieu comment va faire cette petite mamie avec 20 euros pour manger jusqu’à la fin du mois ? Attendez Madame, ne partez pas, je vous adopte ! » = Il ne faut JAMAIS JAMAIS JAMAIS faire ça, parce que vous allez adoptez 300 personnes !)
- l’incohérence de l’organisation de votre travail (réunions faîtes pour sodomiser des mouches, formulaires administratifs délirant à remplir, délais pour se mettre en actions : 1000 ans etc. etc. etc.)
- Les petits problèmes personnels de vos collègues qui ne voient pas plus loin que le bout de leurs cils, votre chef que vous exaspérez avec vos remarques du type : « Ça serait plus simple de faire comme ça non ? » Ou : « Ca irait plus vite si je réorganisais le classement ? Je peux le faire, ça ne me dérange pas. » Votre chef : « Non. » Vous : « Pourquoi non ? » Votre chef : « On a toujours fonctionné comme ça et occupez-vous de faire ce qu’on vous demande et ce pour quoi vous êtes payée. »
Deux solutions s’offrent alors à vous : 1) Vous devenez l’Abbé Pierre ou Amma ou : 2) Vous changez de job. C’est vrai que quand j’étais jeune je rêvais de devenir Martin Luther King ou Gandhi! Mais c’est une vie de sacrifice et de lutte et je ne suis pas taillée dans ce bois là. J’ai également remarqué qu’une profonde foi religieuse est un élément essentiel pour un don total de soi au service des autres. Je ne possède pas cette foi. Tant pis.
Forte de cette expérience où le besoin de changer le monde et l’espoir mis dans cette quête se sont retrouvés tous deux : broyés par le système, écrasés et fustigés par les contradictions administratives et les jeux de pouvoirs, vous vous faîtes une raison, « vous mûrissez » comme disent les TLM biens pensant et vous démissionnez.
Voir s’écraser nos rêves dans les cendres de la confrontation entre le monde logique (celui dans votre tête) et le monde réel ce n’est pas une expérience facile et on en garde quelques bleus. Qu’à cela ne tienne, vous vous résolvez à trouver un travail « alimentaire ». Vous savez : ce travail, qui ne présente aucun intérêt à vos yeux mais qui payera vos factures et vous permettra (peut-être) de partir en vacances de temps en temps ! Vous êtes persuadée que comme ce-dit travail ne peut pas toucher votre petit cœur, vous rentrerez chez vous en le laissant derrière et vous aurez tout le loisir de vous consacrer à vos différentes passions. (Le kirigami, la vaisselle, le ménage, les courses… Oups, pardon, je me suis perdue…)
Reprenons. Vous allez faire un travail dans lequel vous n’aurez pas de responsabilités, vous serez un exécutant, vous aurez des horaires fixes, une routine confortable et pas de pression. Sourire de hyène ! : « Tu rêves bro ! » Et oui, vous rêvez !!
Tout d’abord, il faudra prendre en compte des critères importants : vous ne travaillerez pas pour des banques (raisons politiques) pour des boîtes de publicité (raisons politiques) vous ne vendrez pas de produits testés sur les animaux (raisons politique) vous ne vendrez pas de produits inutiles ou fabriqués par des enfants (soit : presque tous les produits) – (raisons politiques) vous ne travaillerez pas dans une entreprises dont le but unique est de se faire coter en bourse pour enrichir ses actionnaires (raison politique) vous ne travaillerez plus jamais dans la fonction publique (raison d’incohérence interne à l’organisation de ladite institution) Et là mon homme intervient et me dit : « Ma chérie, tu devrais penser à devenir berger. » « C’est pas con ça, mon amour ! Mais j’ai le vertige en montagne. »
Ok, ok, on s’arrête. Les choses se compliquent sacrément. Réfléxation intense !!! Ok, vous êtes prêts à faire des compromis (sauf pour les banques et pour la pub) même si ça vous arrache littéralement la glotte de travailler dans des entreprises qui n’existent que par et pour elles-mêmes sans aucun soucis des humains qui la composent, soit, mettons de l’eau dans notre verre de lait fraise. (oui je sais, c’est dégoutant !) Prenons un travail basique comme secrétaire. (Comme ça au hasard) J’élimine d’office tous les métiers à la chaine pour deux raisons : la première : on m’appelle « force de mouche » et dans les déménagements, je ne transporte que les plantes en pot de moins de trois kilos donc, je serais bien incapable de faire un travail physique. La deuxième : pour avoir travaillé trois semaines à l’usine, je sais de source sûre que répéter le même geste 1500 fois par jour me rend apathique et dépressive.
Alors secrétaire, secrétaire c’est bien c’est très très bien, allons-y c’est parti.
STOP !!!!!!! (Bruit de frein violent ! je le kiffe celui-là même si je n’arrive toujours pas à le traduire en onomatopées !) Je m’arrête là. Pourquoi ? Parce que je vous ai déjà pondu un article sur les méandres du travail alimentaire et que je ne vais pas remettre ça. (Mais si vous en l’avez pas lu, allez-y, il complètera celui-là.)
En résumé, le travail alimentaire n’offre pas le confort que l’on peut préjuger. Il vous encerclera de sa pression et vous empêchera de respirer au final.
Alors quelles solutions ?
- Epousez un ou une millionnaire reste toujours la meilleure option.
- Montez sa propre société selon ce qui vous passionne si vous vous en sentez le courage et l’envie.
- Se lancer dans le télétravail (ça devient à la mode, il parait.) Si vous avez des annonces intéressantes, n’hésitez pas à me contacter, je prends !
- Faîtes des listes de ce qui est essentiel pour votre bien-être minimum et trouvez un travail qui remplit au moins 3 des caractéristiques fondamentales et que vous exercerez sur une courte durée. (Pensez à l’intérim.)
- Créer une communauté autonome et (encore une fois) contactez moi !
Quant à moi, je fouille, je réfléchis et je ne désespère pas de trouver (je vous tiendrais informés et promis, je vous passerais mes tuyaux dès que j’en ai.)
Mais surtout, surtout en premier lieu, je pense que le plus important est de s’abstraire de la pression sociale. Désapprenez ce qu’on vous a dit : « le travail c’est important, être au chômage, c’est mal, etc. » Déculpabilisez d’être différent. Repensez à cette phrase du Dalaï Lama qui dit : « Ce qui surprend le plus chez l'homme occidental c'est qu'il perd la santé pour gagner de l'argent et qu'il perd ensuite son argent pour récupérer la santé. A force de penser au futur, il ne vit pas le présent, donc il ne vit ni au présent ni au futur. Il vit sa vie comme s'il ne devait jamais mourir et il meurt comme s'il n'avait jamais vécu. »
Je crois que la solution est dans l’égo. Pas l’égo tel qu’il est décrié au sens d’égocentrisme ou d’égoïsme mais l’ego au sens de : vous êtes le centre de votre vie. Si le travail, tel que vous le concevez, n’existe pas, alors créez-le. Ne vous mettez pas de limites, ne vous obligez pas, surtout surtout à vous conformer. Assumez de ne jamais parler à vos collègues si vous ne le souhaitez pas, si ça vous permet de supporter votre job. Laissez parler vos compétences pour vous. Assumez de passer pour une tarée et d’aller faire des câlins aux arbres pendant votre pause déjeuner. Vous verrez que plus vous assumez votre différence, plus vos bizarreries seront acceptées par les autres et moins l’idée de devoir gagner de l’argent sera source d’angoisse.
Je sais que je ne donne pas de solutions à proprement parler mais je ne suis ni un psy, ni un gourou. Je ne vais pas faire un best-seller qui s’appellerait : « Vous, surdoués, vous pouvez être heureux en 10 préceptes ! » Ce serait un odieux mensonge car nous sommes tous TSE et tous si DIFFERENTS.
Je prends vos conseils comme toujours, ils sont bienvenus. Et je vous souhaite (si vous êtes dans ce cas) une bonne recherche d’emploi voire une chouette période de chômage !!
Namasté
Ketrichen
Hello les gens. Cette semaine, je vous sers une jolie (?) histoire qui me trottait dans la tête depuis quelques temps. Quand je pense que tout est parti du magasin "micromania" que j'ai lu du coin...